Sambi : « Je veux mettre le train sur les rails avant de quitter le pouvoir »
Le président comorien, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, a reçu les journalistes hier en fin d'après midi, pour une conférence de presse, la deuxième depuis son accession au pouvoir, pour partager son point de vue sur les sujets de l'actualité nationale.
C'est un président apparemment calme et posé qui s'est prêté au jeu des questions réponses des membres de la presse. Du référendum sur la départementalisation de Mayotte, en passant par la réforme constitutionnelle et les projets économiques du pays tout a été passé en revue au cours de cette conférence qui a duré une heure.
Au sujet de Mayotte «Mayotte est comorienne et rien au monde ne peut changer cette réalité. Nous ne pouvons pas réintégrer Mayotte comme nous l'avons fait avec Anjouan, mais nous ne cesseront jamais de revendiquer cette île », a-t-il déclaré devant les journalistes.
« Nous n'avons pas les moyens d'empêcher l'organisation de ce référendum, mais nous ferons tout ce qui est nécessaire pour le dénoncer », a-t-il poursuivi.
Avant d'ajouter qu'il « ne signerait aucun accord de coopération avec la France tant que la libre circulation des personnes ne sera assurée et que des gens continueront à périr en mer ».
Le président Sambi s'est ensuite longuement étalé sur son projet de réforme constitutionnelle pour rejeter « les accusations » de ses détracteurs qui lui prête l'intention de vouloir s'éterniser au pouvoir. « Ce n'est pas du tout mon intention, si tel était le cas, c'est plutôt le renouvellement du mandat présidentiel que je défendrai et je sais qu'il y aurait bien des gens pour me soutenir », a-t-il soutenu. « Cette architecture institutionnelle était largement dû au séparatisme anjouanais, et après le retour d'Anjouan dans l'ensemble comorien, j'ai jugé que le moment est venu pour reformer notre constitution », a ajouté le chef de l'Etat. Sambi a ensuite indiqué que « l'avant projet de reforme constitutionnelle sera bientôt publié. Il est probable que le référendum se tienne au mois de mars prochain». Interrogé sur le mouvement anti référendum qui est en train de se former dans l'île de Mohéli, le président Sambi a rappelé que « l'île de Mohéli est une partie intégrante de l'Union des Comores et ce référendum sera organisé sur toute l'étendue du territoire national. Qu'il y ait des gens qui s'opposent à l'adoption de cette loi c'est normal mais nul n'a le droit de l'empêcher de se tenir ». A bon entendeur...
Au cours de cette conférence, le chef de l'Etat est encore revenu sur le projet Habitat dont il a annoncé la tenue d'un forum qui se penchera sur la question et réunira des architectes et ingénieurs internationaux au mois de février prochain à Moroni. « L'Iran a accepté de nous construire 500 logements. Une délégation de techniciens viendra ici au milieu de ce mois de janvier pour étudier la question », a-t-il confié. Dans le souci de mener à bien les grands chantiers qu'il a annoncé au cours de son message de v½ux à la nation, Sambi a son idée : « Nous sommes en train de rechercher une grande société internationale qui pourra assurer la réalisation de tous nos travaux d'infrastructures. Cela réduira les coût ».
« Je veux mettre le train sur les rails avant de quitter le pouvoir », a affirmé le président Sambi.
« Je veux que mon successeur ne rencontre pas les même difficultés que moi », a-t-il assuré.
FAISSOILI Abdou
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