New York: l'Airbus remonté de l'Hudson

Des équipes spécialisées ont remonté à terre dans la nuit de samedi à dimanche la carlingue de l'Airbus contraint jeudi à un amerrissage d'urgence dans l'Hudson à New York, un accident provoqué selon le pilote par la collision de l'appareil avec une volée d'oiseaux.

Entamées samedi, ces opérations pour sortir l'appareil de l'eau avaient été reportées à plusieurs reprises, les équipes techniques ayant eu du mal à dégager la carlingue des eaux agitées et partiellement glacées du fleuve, selon les autorités.

Des courroies ont été passées autour de l'appareil immergé qui a été ensuite levé par une grue géante et amarré à un quai de Manhattan.

Le fuselage ayant pris l'eau il a fallu procéder lentement pour drainer l'eau pendant la levée de l'avion.

L'examen de l'avion à sec est crucial pour pouvoir confirmer les causes de l'accident. Les enquêteurs pourront également récupérer les boîtes noires, qui, situées dans la queue immergée de l'appareil, étaient inaccessibles.

Les enquêteurs avaient retrouvé samedi un des deux moteurs disparus de l'avion, accroché... sous l'aile de l'appareil. Ils avaient craint que les deux réacteurs ne se soient détachés et aient sombré dans les profondeurs du fleuve après l'amerrissage.

D'après les déclarations du pilote Chesley Sullenberger à la tour de contrôle, l'accident a été provoqué par la collision de l'appareil avec une volée de grands oiseaux.

"Le pare-brise du cockpit était littéralement couvert de grands oiseaux marron foncé", a précisé le pilote. "Simultanément, le copilote et moi-même, avons entendu des grondements, puis senti l'impact, la puissance des moteurs a diminué et nous avons alors senti une odeur d'oiseaux brûlés", a-t-il ajouté.

A grande vitesse, les collisions avec des oiseaux provoquent des impacts destructeurs en particulier sur les ailettes --de fines lamelles de métal-- des moteurs à réaction.

Le choc s'est produit à environ 914 mètres d'altitude, alors que l'avion d'US Airways, qui venait de quitter l'aéroport new-yorkais de LaGuardia pour Charlotte (Caroline du nord, sud-est), était en pleine ascension.

L'amerrissage effectué de main de maître par le pilote et la rapidité des opérations de sauvetage ont permis de sauver les 155 occupants du vol 1549 de l'US Airways.

Selon Kitty Higgins, du National Transport Safety Board (NTSB), l'organisme fédéral chargé de l'enquête sur l'accident, le pilote, Chesley Sullenberger, 57 ans, et les agents au sol ont discuté calmement des options permettant de poser l'avion, dont les moteurs marchaient encore partiellement.

"Le contrôleur a demandé si le pilote voulait atterrir à LaGuardia sur la piste 13 et le pilote a répondu qu'il ne pouvait pas parce qu'il volait +trop bas et trop lentement+" et que dans ces conditions le survol d'une zone densément habitée pouvait avoir "des conséquences catastrophiques". Il a également exclu de se diriger vers un autre aéroport, a précisé Mme Higgins.

Quand la tour de contrôle a "demandé au pilote où il voulait atterrir, il a répondu: +Nous allons le faire dans l'Hudson. Et ça a été la dernière communication de l'avion+", a poursuivi Mme Higgins.

Les enregistrements des caméras de sécurité diffusés pour la première fois samedi montrent bien l'amerrissage parfaitement rectiligne de l'avion, une manoeuvre particulièrement délicate qui a évité que l'appareil ne se brise en deux.

Quand l'appareil s'est immobilisé "les membres de l'équipage ne réalisaient même pas où ils étaient" tellement les choses se sont faites vite et en douceur, a souligné Mme Higgins.

Il y a eu "un seul impact, aucun rebond, une décélération graduelle et aucun des membres de l'équipage n'a réalisé qu'ils se trouvaient sur l'eau. Le pilote a prononcé un seul ordre: +Evacuez+!", a expliqué l'enquêtrice.

source: Par Sébastian SMITH