Un accord sur le gaz entre l'Ukraine et la Russie pour lundi

Vladimir Poutine et Ioulia Timochenko ont annoncé être parvenus à un accord sur le prix du transit que paient les Russes et sur le prix du gaz que paient les Ukrainiens. Il devrait être signé lundi.

Le service de presse du Premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko a annoncé, dimanche 18 janvier, que la signature d'un accord sur les conditions de livraison du gaz russe à l'Ukraine et de transit en Europe entre les compagnies d'Etat russe et ukrainienne devrait se faire lundi.
Ioulia Timochenko et son homologue russe Vladimir Poutine ont conclu dimanche à Moscou un accord en vue de rétablir l'intégralité de l'approvisionnement, "sous peu" selon la Russie, en gaz russe de l'Europe via le territoire ukrainien.

Un accord pour lundi

A l'issue des négociations "qui ont duré cinq heures", "les dirigeants de Naftogaz et de Gazprom ont été chargés de préparer d'ici à lundi tous les documents nécessaires et de les finaliser en conformité avec les accords passés", a écrit le service de presse de Ioulia Timochenko.
"Mme Timochenko a assuré que dès la signature de ces documents le transit (vers l'Europe) serait rétabli", a poursuivi la même source.
A moins bien sûr d'un nouveau rebondissement... Il faudra de toute façon encore attendre entre 1 et 3 jours après la reprise effective des livraisons pour que le gaz parvienne à tous les clients européens.
L'Ukraine paiera cette année un prix inférieur de 20% au prix européen, a déclaré le Premier ministre russe Vladimir Poutine. Ce qui entraînera une augmentation importante de son prix au premier trimestre mais plus tard dans l'année, le prix pourrait baisser de manière significative, conformément à la baisse attendue des prix du gaz.

Prudence de l'Europe

L'Union européenne a salué prudemment l'annonce de cet accord russo-ukrainien qui pourrait permettre une reprise des livraisons gazières de la Russie à l'Europe, soulignant que le vrai "test" sera l'arrivée ou non du gaz.
"La seule chose qui compte pour l'UE, c'est la reprise des livraisons de gaz. Pour l'instant, le moment auquel interviendra cette reprise n'est pas clair", a commenté le ministre tchèque de l'Industrie et du Commerce Martin Riman, dont le pays préside l'UE.
"Nous saluons les progrès dans les discussions" entre Russes et Ukrainiens, "toutefois nous restons réalistes. Dans les derniers jours, nous avons eu plusieurs moments d'espoir similaires", a-t-il encore dit.
Même tonalité à la Commission européenne qui a salué "en particulier l'annonce que le transit de gaz pourrait reprendre lundi", dans un communiqué.
"Mais nous avons vu beaucoup de fausses aurores dans ce conflit, et le test dans ce cas sera si oui ou non le gaz circule vers les consommateurs européens. D'ici là, l'attente continue pour l'Europe", a ajouté Bruxelles.

Prix européens à partir de 2010

L'Ukraine a insisté sur le fait que la Russie devait payer plus à l'Ukraine pour pouvoir transporter son gaz à destination de l'Europe via ses propres pipelines. "A partir du 1er janvier 2010, l'Ukraine et la Russie passeront à des prix européens pour le prix du gaz et du transit", a assuré Vladimir Poutine. L'Ukraine pourra bénéficier du rabais si le prix du transit reste le même en 2009. Après quoi l'Ukraine paiera son gaz plein pot et la Russie le prix du marché pour le transit de son gaz.
Plus tôt samedi, une conférence, qui réunissait responsables russes, ukrainiens et européens (des 27 pays-membres) au Kremlin, s'était achevée sans qu'aucune résolution ne soit trouvée sur la reprise des livraisons de gaz.
A l'issue de ces discussions tripartites, le président russe Dimitri Medvedev se voulait confiant : "Je suis certain que nous résoudrons le problème d'acheminement dans un avenir très proche", lors d'une conférence de presse.

Slovaquie et Bulgarie particulièrement touchées

Faisant monter les enchères, Vladimir Poutine avait reproché vendredi à l'Union européenne de prendre parti pour l'Ukraine, puis avait une nouvelle fois accusé samedi l'Ukraine de détourner une partie du gaz acheminé vers l'Europe via ses gazoducs et de profiter de sa situation stratégique pour obtenir de la Russie des prix anormalement bas.
Pour sa part, l'UE reproche à la Russie, comme à l'Ukraine, d'avoir laissé un différend commercial affecter les approvisionnements des pays européens, dont certains sont interrompus depuis 11 jours. L'Union européenne a menacé de revoir ses relations avec la Russie et l'Ukraine, si la crise n'était pas résolue ce week-end.
Environ 80% du gaz russe à destination de l'Europe transite par le réseau de gazoducs ukrainiens. Toutefois, le gaz russe ne représente que 20% de la consommation européenne. La crise du gaz russe via l'Ukraine prive de chauffage certains foyers d'Europe centrale et orientale et oblige des usines à ralentir, voire à cesser leur production. (avec AP)

NOUVELOBS.COM | 18.01.2009 | 13:42