
Pour autant, on ne peut pas incriminer une communauté en particulier“, a réagi le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. L'opposition française a dénoncé une “déclaration aux relents racistes“. Patrick Mennucci (Parti socialiste) se demande “sur quelles statistiques se fonde Claude Guéant pour stigmatiser une population qui fait partie de l'histoire et l'avenir de la ville“. Le gouvernement comorien a aussitôt condamné les propos du premier flic de France. Dans un communiqué en date du 13 septembre, il dit déplorer “cette stigmatisation d'une communauté“ et dénonce “des propos xénophobes et racistes“. Des élus franco-comoriens ont également donné de la voix. “Ces dérapages (....) déshonorent notre République et je suis indignée en tant qu'élue de la République.
Les règles républicaines imposent le minimum d'éthique, de cohérence, et de respect envers les peuples. De plus, évoquer une approche ethnique des statistiques, pourtant strictement interdite par la loi, est simplement scandaleux“, a écrit Mouigni Amina, adjointe au maire de La Courneuve, dans un communiqué destiné à la presse. Le président du Conseil représentatif des associations noires de Paca, Nasserdine Haidari, compte aller plus loin et saisir la justice française. “Cette communauté est l'une des plus précaires. La jeter en pâture, c'est promouvoir un discours raciste“ a-t-il dit.
Dans une lettre ouverte adressée à Claude Guéant, l'ancien ministre Dini Nassur, aujourd'hui installé en France, exprime sa “profonde indignation sur (cette) attitude qui s'inscrit parfaitement dans la ligne de (la) politique d'exclusion et de rejet“ dont le ministre s'est fait le triste héraut depuis sa nomination. Selon lui, les propos du ministre français “rappellent des tragédies encore récentes qui laissent des plaies béantes dans l'histoire immédiate. Je pense à votre maître à penser dont vous apparaissez de plus en plus en adepte de ses méthodes les plus qu'abjectes, quand il a accusé à tort la communauté juive en Allemagne d'être à la source de la crise économique et de l'insécurité“.
Le Refoc (Réseau des élus français d'origine comorienne) accuse Guéant de “chercher des bouc-émissaires pour justifier l'inefficacité de sa politique“ en matière de sécurité. “Non, les Comoriens ne sont ni des délinquants, ni des voyous ni des violents“, a-t-il écrit. Il faut dire qu'en France, il n'existe aucune statistique qui permette de désigner une communauté donnée comme responsable de la montée de la délinquance. L'Observatoire français de la délinquance a toujours refusé d'établir des statistiques ethniques, religieuses ou nationales. Les propos du locataire de Place Beauvau savonnent la planche du tout nouvel ambassadeur de France aux Comores, Philipe Lacoste.
Ce dernier, qui a présenté hier ses lettres de créances au président Ikililou Dhoinine, aurait certainement souhaité commencer autrement sa nouvelle mission à Moroni. Premier rétropédalage pour le ministre de l'Intérieur. Claude Guéant a dit mercredi “regretter” ses propos tenus sur les Comoriens à Marseille. Avec les “regrets” exprimés mercredi au sortir d'une audition à l'Assemblée nationale, c'est la première fois que Claude Guéant rectifie le tir. Le ministre de l'Intérieur est pourtant un habitué des déclarations fracassantes.
En quelques mois à ce poste, il a multiplié les petites phrases, en général sur le thème de l'immigration, suscitant l'indignation. “On a un problème récent de violences de personnes comoriennes, pas de Français d'origine comorienne, j'ai répété ce qu'on m'avait dit, mais si cela a pu blesser des Français d'origine comorienne et des Comoriens tout court, je le regrette”, a-t-il déclaré devant la presse après son audition par la commission des Lois. Ce ne sont pas encore des excuses, car il dit qu'il regrettait si ses propos avaient pu choquer, mais c'est un premier pas. Nous attendons maintenant le second pas Monsieur le Ministre.

mjana2, Posté le jeudi 29 septembre 2011 13:10
Vous connaissez la devise : " divisez pour mieux régner" c'est ainsi qu'un groupe essaie de dresser les uns contre les autres , pendant qu'un autre groupe ayant peur des conséquences essaie de calmer le jeu !
Mais bravo de ne pas leur avoir donné raison tout en réagissant dignement