
Marseille, le 25 mai 2012
La vague de l'émotion et le sentiment de l'indignation passées, le naturel et l'égocentrisme des uns et des autres prennent vite le pas à l'impérieuse nécessité de rechercher les vrais mobiles de ce crime ignoble, parce que crime, il y en a. Il est parfaitement blâmable, condamnable et bien entendu répréhensible.
Des crimes en série dont on connait le mode opératoire et toute la nébuleuse qui en dépend. Crimes commis en violation des règles du droit International par les Gouvernements successifs comoriens et français avec la contribution active des structures apparentées et des citoyens des mêmes états et des collectivités. Crimes qui se renouvelle de façon régulière et répétitive, au vu et au su de ceux qui le taisent pour des raisons honteuses compte tenu de la situation.
L'absence de toute communication, embryonnaire fut- elle, dans des domaines aussi sensibles que stratégiques entre les différents pôles opératoires des acteurs concernés aggravent encore plus le phénomène. Cela n'a que trop duré et nous disons que « Trop c'est tout simplement trop ».
Le visa baptisé « BALLADUR » parce qu'instauré sous la gouvernance de ce dernier, est certes la cause majeure du drame humain des anjouanais mais, il ne peut à lui tout seul expliquer tous les aspects de cette terrible descente aux enfers.
L'instauration pour les comoriens de ce visa d'entrée à Mayotte, a eu pour effet immédiat de faire cohabiter, sans études de mesures, 2 modes de vie diamétralement opposés au sein de cet archipel comorien rappelons le internetionalement reconnu dans sa globalité des quatre îles à savoir, Anjouan, Mayotte, Grande comore et Mohéli. Lorsqu'au sein d'un même pays, on instaure d'un coté un mode de vie attractif et de l'autre coté une vie de pauvreté et de misère, l'évidence est que les plus misérables cherchent à tout prix à échapper à la pauvreté en allant là où la vie est meilleure, même si les conditions d'accès sont rendues difficiles, dangereuses voire meurtrières. On est donc en droit de penser que le crime était bien prémédité, organisé et maintenant ignoré et tu. Ce crime compte plus de huit mille (8000) morts. Les victimes sont tous anjouanais, et dans leur grande majorité, des femmes enceintes et des enfants.
Le drame anjouanais, parce qu'il est justement anjouanais, n'a jamais étais défendu dignement par les gouvernements comoriens successifs. Il a plutôt servi honteusement de monnaie d'échanges mafieuses et d'entretien à la corruption qui a toujours gangrené les Comores. C'est l'une des raisons principales qui font que l'île d'Anjouan qui n'adhère pas à un tel système, n'a de cesse de réclamer son autonomie perdue depuis la période coloniale qui lui a imposé dans un premier temps une gestion commune avec les autres îles, suivie d'une indépendance globale qui l'a emprisonnée dans un système jamais convenu aux conséquences dramatiques.
Le nuit du 22 au 23 mai 2012 ,quelques 72 heures après le naufrage du samedi 19 au dimanche 20 mai courant, au large de Ngouja ,sud de MAYOTTE , un kwassa d'une singularité troublante et choquante ,chargé de 10 enfants en bas âge ,allant de 5 à 10 ans ,a vidé son chargement à Mtsamboro ,dans la partie nord de Mayotte, avant de mettre à nouveau le cap vers Anjouan.
Les conflits d'intérêt ici et là, et surtout à un double niveau voire plus, étatiques pour l'un ou l'autre des acteurs comorien et français, mahorais dans une certaine mesure, donnent à cette tryptique tout le sens des dysfonctionnements patents d'un espace très vulnérable devenu la chasse- gardé des trafiquants prédateurs s'adonnant à un commerce répugnant , relevant d'une autre époque.
Par le passé, Anjouan devenue la plaque tournante de ce trafic odieux, jouissait tout de même d'un statut d'entité autonome pour les uns et indépendant pour les autres, peu importe le terme, le fait est que l'île parvenait en tout cas à mieux maîtriser son destin.
Dans un souci d'efficacité, il est indispensable et urgent que l'île d'Anjouan puisse s'autogérer de façon à se donner les moyens appropriés pour juguler cette tragédie humaine, aujourd'hui étendue aux Africains du continent et aux Malgaches. Telles étaient les grandes orientations de l'Accord –Cadre de Fomboni aujourd'hui mis au ban.
Le parti JIRMA rappelle ses convictions designant le dynamique des accords de Fomboni comme seule boussole légitime et valable pour l'intérêt supérieur des Comores. Il rappelle également que, la construction d'une vraie nation, l'unité d'un pays ne se décrète unilatéralement par une des ses entités qui la compose. Elle ne s'impose pas par les armes mais s'acquiert par la concertation, le dialogue et la concorde dans un vaste élan librement consenti par ses différentes composantes. Encore une fois, telles étaient les grandes lignes édictées par l'accord-cadre de réconciliation comorienne aujourd'hui mis hors jeu.
Faut-il le rappeler si besoin est, qu'une unité de façade, une unité de circonstances imposée en 1976 par les armes du dictateur Ali Soilih, a volé en éclats en 1997, après avoir laissé derrière elle d'innombrables innocents et victimes.
Décidément, les anjouanais en particulier, mais les comoriens en général, sont toujours trahis de la même façon. Le 25 /03 /08 restera à jamais l'anniversaire de la honte pour ANJOUAN et les ANJOUANNAIS, la rupture de trop, l'occupation armée de l'Ile d'Anjouan par les troupes du Président soudanais, OMAR EL BECHIR, lui-même traqué parla Cour PénaleInternationale dela Haye( C.P.I ) , venues imposer par les armes, un système d'Etat Unitaire non consenti par la partie anjouanaise, obligeant ainsi les autorités légitimement élues à partir en exil, demeurera une irréparable plaie difficile à guérir.
Le Parti J.I.R.M.A, réuni le mercredi 23 Mai 2012 à Marseille, en session plénière à l'unanimité des ses membres adhérents a recommandé le bureau exécutif les résolutions suivantes :
1... Le parti J.I.R.M.A note avec consternation le manque caractérisé d'engagement des autorités Comoriennes et Françaises dans la recherche d'une solution durable à cette calamité.
2... Le parti J.I.R.M.A compte tenter en ce qui le concerne d'imposer la 3ème voie, civile et citoyenne comme alternative.
3... Le parti J.I.R.M.A fait appel à toutes les bonnes volontés,la France, l'Union Africaine,la Liguedes Etats Arabe,la Francophonie, le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations-Unies, les Associations de défense des droits de l'homme et toutes les organisations non- gouvernementales à prendre en compte toute la mesure et la dimension du sinistre anjouanais aux allures de crimes contre l'humanité ou de génocide, en tout cas, le moins que l'on puisse dire, de non –assistance à un peuple en péril.
4... Le parti J.I.R.M.A invite instamment les Comores etla Franceà rompre l'inertie et l'immobilisme. Il les invite à entreprendre un dialogue franc, sincère, apaisé et constructif pour mettre fin à ce drame humain dont les victimes dans leur grande majorité sont des femmes enceintes et des enfants.
5... Le parti J.I.R.M.A, dès lors, se réserve la responsabilité, pour sa part, de déclencher toute action de sensibilisation et de dénonciation voire de saisine en vue d'une procédure en justice devant les juridictions, nationale et internationales.
Enfin, il est déplorable, de relever qu'au lendemain d'une nième drame humain sans précédent, dans l'espace maritime de Mayotte, les candidats Mahorais aux législatives n'aient dans leur globalité de sujet autre que la stigmatisation outrancièrement honteuse des morts anjouanais dont personne n'a au moins l'élégance de la moindre pensée. Ils n'ont aucune retenue ni compassion. Ils sont d'une cruauté indigne dans la république français. Tous ces morts des kwassa-kwassa sont, qu'ils le veulent ou non, leurs frères, leurs s½urs leurs enfants ....... Ils devraient avant tout s'incliner et se recueillir en hommage à ces victimes d'un système meurtrier.
Oui Mesdames et messieurs les élus et candidats mahorais aux élections françaises, sachez que les candidats anjouanais au voyage de la mort par les kwassa-kwassa sont les victimes du système mis en place et ayant programmé leur mort. C'est comme ça qu'il vous faut le voir et pas autrement.
La république française est incompatible avec vos stigmatisations des personnes qui payent de leur vie un système meurtrier que vous cautionnez pour le mieux que l'on puisse vous accorder, en toute inconscience.
SOILIHI Eddine Siradji
mjana2, Posté le dimanche 02 septembre 2012 13:26
Sujet bien douloureux : crimes ? certainement mais surtout suicides : ceux qui s'engagent sur ces kassas-kassas doivent prendre leurs responsabilités, que vont faire ces femmes ? Ces enfants abandonnés seuls, cela ne se fait pas....tout cela pour courir après un miroir aux alouettes, ils savent qu'à Mayotte la misère les attend aussi. Supprimer le visa balladur, supprimera t-il ses kassas-kassas ? Je ne le pense pas, il peut même en augmenter le nombre. ah! si c'était moi qui décidais, le problème serait réglé !!